LA PAGE DU PUBLIC 2014
Le 11 mai 2014 : article de Michel DAUTRY
LE CONCERT « ORGUE EN FRANCE » du 11 mai 2014 au VIGAN
Après son hivernage habituel, l’orgue du temple du Vigan a repris vie pour la journée nationale « Orgue en France » du 11 mai.
Gauthier WILLM, titulaire de l’orgue du temple d’Anduze avait accepté de jouer l’orgue du temple du Vigan pour cet événement, également premier concert de l’année 2014.
Pour cette occasion particulière, le Président de l’association des amis de l’orgue, Michel DAUTRY a présenté l’orgue et donné quelques explications sur la « machine orgue » dont la structure et le fonctionnement restent encore un peu mystérieux pour beaucoup d’auditeurs.
Le programme choisi par Gauthier WILLM a permis de mettre en valeur la richesse des fonds avec le Prélude et Fugue BWV 536 (J. S. BACH) autant que l’éclat et la clarté des anches avec la suite du deuxième ton de L. N. CLEREMBAULT.
Après deux autres pièces de BACH, dont l’émouvant Prélude de choral BWV 654 magnifié par la sonorité lumineuse de l’instrument de Claude BERGER, le concert s’est terminé avec le Prélude et Fugue en ré majeur BWV 532, œuvre d’une grande virtuosité qui n’a pas de secret pour Gauthier WILLM.
Il a été longuement applaudi par un public heureux de retrouver l’orgue du temple et avec un interprète aussi brillant.
M. D.
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Le dimanche 25 mai 2014 : article de Jean-Pierre FAUQUIER
Premier concert de la saison 2014
Le temple malheureusement était loin d’être plein et les absents ont eu tort car ce concert de Giorgio REVELLI fut un éblouissement du début à la fin.
Sachant mettre en valeur toutes les possibilités de l’orgue, le maestro a commencé « adagio » puis « adagio con moto » et, en un crescendo fort agréable, il nous a fait entendre une musique qu’on a rarement l’occasion d’écouter, des pièces de compositeurs peu connus ou mal connus.
La pièce de Mendelssohn fut le départ du « forte » final, l’étude pour pédale seule une prouesse technique remarquable et remarquée, le final avec Naji HAKIM fut bien enlevé.
Merci à Giorgio REVELLI et à son épouse Sara, « tourne-page » émérite, pour cette soirée qui restera dans les mémoires.
Le verre de l’amitié qui suivit le concert nous permit de discuter avec les artistes et de commencer la saison 2014 de l’A. O. T. V. dans la bonne humeur.
J.-P. F.
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Le dimanche 8 juin 2014 : article de Michel DAUTRY
Avec le mariage orgue et trompette, nous savons que nous aurons toujours un public ... Pour cette "Heure d'orgue" il y avait 85 auditeurs. C'est bien. Je regrette l'absence de l'école de musique du Vigan et de quelques amateurs de cet ensemble que j'avais avertis.
J'ai aimé la clarté des trompettes et la qualité de leur jeu. L'organiste a été à la peine pour tout le concert avec un grand talent.
On peut discuter son choix de registrations pour Bach et Buxtehude, mais chaque organiste fait librement le sien ... Il a privilégié certains jeux pour une interprétation très lisible et claire, au détriment des "fonds" qui donnent de la profondeur aux sonorités de l'orgue. Chaque concert donne une version particulière des sonorités multiples de l'orgue, c'est normal et souhaitable.
Les musiciens m'ont dit avoir été impressionnés par la qualité de l'écoute du public. Cette remarque signifie que le travail que nous faisons depuis douze ans pour faire connaître la musique d'orgue porte ses fruits. Le Bis était une pièce de Samuel Scheidt (1587-1654 ).
Ne manquez pas le concert de la fête de la musique (21juin ,16 heures, et non 17h30 ) donné par une grande virtuose slovaque récemment arrivée en France où elle vient de se marier... Venir l'écouter est une façon de l'accueillir dans notre pays. C'est aussi l'occasion d'entendre des œuvres jamais jouées au Vigan, en particulier la grande et célèbre pièce de Liszt construite sur les lettres B.A.C.H (en allemand si, la do si). Merci de diffuser cette information autour de vous.
Michel DAUTRY
Le dimanche 8 juin 2014 : article de Daniel ROBEQUAIN
Premier concert AOTV de l'année 2014 pour moi ! Et je compte bien que ce ne sera pas le dernier !
J'ai été séduit par la cohésion et la parfaite entente du trio invité par Michel Dautry et composé de deux trompettistes (Jean-Marie Cousinié et Gilles Mercier) et d'un organiste (François Clément).
Les œuvres qu'ils ont choisi d'interpréter couvraient plusieurs siècles, de Vivaldi à Thierry Pallesco et faisaient intervenir les trompettes seules ou l'orgue seul et, bien sûr, les trois instruments ensemble.
La fougue et la vivacité brillante des trompettes - mais aussi leur subtilité notamment dans "l'Apocalypse selon Saint Jean" de Jean Françaix, dont je vais me procurer sans tarder un enregistrement pour ma discothèque personnelle de cette œuvre que j'ignorais ! - s'accordaient très heureusement avec l'orgue, plus solennel mais capable aussi de ne pas se prendre trop au sérieux et de servir des transcriptions séduisantes d’œuvres écrites pour d'autres instruments - par exemple d'une sonate de Haendel pour deux violons ou d'un concerto de Vivaldi pour deux hautbois, cordes et basse continue !
Les Heures d'orgue du temple du Vigan valent décidément le déplacement, comme le guide Michelin le dit à propos des restaurants 3 étoiles !
Daniel ROBEQUAIN
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Le dimanche 8 juin 2014 : article de J. et E. VAN DEN KERCHOVE
Organiste : François Clément, titulaire des orgues de Clermont-Ferrand
Trompettes : Jean-Marie Cousinié, trompette solo à l’Orchestre National des Pays de Loire et Gille Mercier, cornet solo à l’Orchestre Philharmonique de Radio France
Concert d’orgue original car accompagné de deux trompettes ce qui est exceptionnel. La présentation des œuvres était également hors du commun par le fait qu’il se déroulait en commençant avec une pièce relativement récente suivi d’une sélection d’œuvres en remontant dans le temps vers le XVIIIe siècle.
Le concert débutait en fanfare, c’est le cas de dire, avec un morceau de quelques minutes d’Igor Stravinsky pour deux trompettes joué dans la tribune du temple. Réveil et appel à l’écoute assuré. Suivaient des œuvres pour orgue seul et pour orgue et deux trompettes en alternance. Deux œuvres sont des transcriptions à savoir d’une part un concerto pour deux trompettes et orgue d’Antonio Vivaldi originellement écrit pour deux hautbois, cordes et basse continuo et d’autre part Adagio et Allegro de Georg Friedrich Haendel transcrits d’une sonate pour deux violons. Ceci est bien particulier de la musique baroque en général qu’il est possible de faire des transcriptions sur d’autres instruments donnant des œuvres qui gardent le même esprit « baroque » mais sont en même temps des morceaux originaux à part entière.
À souligner le sans faute des interprètes, en particulier des deux trompettistes, tant sur le plan technique que sur celui de l’interprétation musicale. Un des trompettistes est membre de l’Orchestre Philharmonique de Radio France. À souligner que cet orchestre a atteint un très haut niveau de performance grâce à son directeur musical actuel Myung Whun Chung. Quelques échanges avec ce trompettiste à la fin du concert qui a apprécié que le public donne ses impressions car cela leur donne l’assurance qu’ils ne travaillent pas pour rien et qu’un lien se crée.
Une grande fin d’après-midi au temple de Vigan.
Le samedi 21 juin 2014 : article de Michel DAUTRY
Zuzana Ferjencikova n'a pas attendu notre invitation pour être connue dans le monde de l'orgue et dans toute l'Europe. Nous pouvons être fiers d'avoir été les premiers à la faire connaître dans notre région, où elle va habiter désormais (Montpellier ) Le concert qu'elle nous a donné pour la fête de la musique a eu un succès considérable, et nous espérons l'entendre à nouveau en 2015 . Elle a mis en valeur des sonorités de l'orgue que nous ne connaissions pas encore avec une virtuosité et une poésie extraordinaires, dans un programme très bien pensé.
M.D.
21 juin à l’occasion de la fête de la musique J. et E. VAN DEN KERCHOVE
Organiste : Zuzana Ferjenčíková, récemment installée à Montpellier
Une vraie fête en effet ! Rendu en la personne de Zuzana Ferjenčíková, organiste d’origine slovaque. Jeune femme d’aspect frêle, fragile et discrète qui nous a donné un concert d’œuvres de Johann Sébastien Bach, Georg Friedrich Haendel / Jean Guillou, Franz Liszt / Jean Guillou, Louis Vierne ainsi qu’une improvisation sur une chanson suggérée par le président de l’Association des Amis de l’Orgue du Temple de Vigan.
Le point commun entre ces diverses œuvres est la complexité de l’écriture où l’indépendance et l’interaction entre les deux claviers ainsi que le pédalier ne pardonnent pas la moindre erreur. Pari réussi où la maîtrise technique était éblouissante et faire transmettre le message musical, par exemple dans la Fantaisie et fugue sur le nom de B.A.C.H, n’est jamais gagné d’avance. Zuzana Ferjenčíková a su sortir des richesses de sons de cet orgue qui ne s’impose pas par un buffet impressionnant mais qui cache bien ses possibilités ! En passant, un bravo au facteur d’orgue qui a conçu et construit cet instrument qui mérite d’être mieux connu. Des grandes mains y ont déjà laissés leurs empreintes musicales et cela doit se poursuivre. En quelque sorte, le facteur d’orgue et l’interprète sont en symbiose et comme chaque interprète a son approche propre, cette symbiose est différente à chaque écoute ce qui rend chaque concert unique.
Œuvre poignante qu’est la Fantaisie et fugue en sol mineur BWV 542 de Johann Sébastien Bach, pleine de douleur et de rage composée suite au drame familial ressenti par son auteur. L’organiste a su choisir les registrations très variées, subtiles et très riches pour rendre l’atmosphère de cette partition.
L’improvisation, en fait une création in situ sans partition préalable sauf en ce qui concerne le thème ou la mélodie de départ et donc éphémère par définition, donnée par l’organiste était inventive et pleine d’imagination cherchant à exploiter les possibilités qu’offre cet orgue en faisant participer les deux claviers et le pédalier, ce dernier joué avec une dextérité hors pair. On ne se rendait pas compte que ce n’était pas une partition d’écrite d’avance.
Après-midi réussi en espérant de revoir et d’entendre de nouveau cette merveilleuse artiste venue du Mittel Europa !
22 juin article de J. et E. VAN DEN KERCHOVE
Organiste : Franck Besingrand, professeur d’Orgue au Conservatoire Départemental de l’Aveyron
Ce concert faisait partie du programme régulier des heures d’orgue 2014.
Autre concert présentant des œuvres très variées dans l’ordre « classique » du temps allant du XVIIe siècle au XXe siècle. Programme homogène, le lien entre les différentes pièces étant la finesse de l’écriture des partitions d’une part et comment divers compositeurs traitent un même choral, à savoir « Herzlich tut mich Verlangen » d’autre part.
Enlevé était le Prélude et fugue en sol mineur Bux WV 149 de Dietrich Buxtehude. C’est un des exemples parfaits de cet ensemble de pièces pour orgue appelées « Stylus Fantasticus » du même compositeur.
Le choral « Herzlich tut mich Verlangen » : même inspiration mais trois compositions différentes. Leur point commun : l’intimité invitant au recueillement.
La transcription par l’organiste de l’Adagio et rondo en ut K.617 reste bien dans une facture et l’esprit mozartien. Œuvre aussi intime qui contraste avec le morceau brillant précédent intitulé « Grand offertoire en ut majeur » de François Benoist.
Il est rare d’entendre une œuvre d’une femme organiste compositeur, mais ce genre de programme d’heures d’orgue est une occasion pour dénicher des musiciens et des œuvres inconnues voire méconnues. Comme pouvoir également assister à une création avec ce Capriccio sur le Grand Jeu de l’organiste.
À la fin, quelques mots avec l’organiste qui trouve l’orgue très bien avec beaucoup de possibilités et facile à jouer ce qui fera plaisir au facteur d’orgue.
Conclusion qui s’impose après avoir assisté à ces trois concerts
On ne peut que citer Wolfgang Amadeus Mozart lui-même : “À mes yeux et oreilles, l’orgue est le roi des instruments” qui est d’ailleurs la devise du programme du Temple du Vigan.
Concert du 31 août 2014 par J.-P. FAUQUIER
Organiste : Luc ANTONINI
Un programme de musique française uniquement avec des compositeurs pas forcément connus du grand public (et je fais partie de « grand public »). Les pièces de TITELOUZE avec les interludes de Luc ANTONINI n’ont pas charmé mes oreilles peu habituées à distinguer la subtilité de l’interprétation moderne d’un style ancien.
Des trois pièces de WIDOR, l’Intermezzo a été la musique que j’ai appréciée le plus avec son caractère brillant et enlevé.
L’organiste a su tirer de l’orgue le maximum avec Olivier MESSIAEN.
Un concert dans l’ensemble un peu « sévère » qui a cependant satisfait le public nombreux (une petite centaine de personnes) si l’on en croit les applaudissements sans doute grâce à la maestria de l’artiste et à un bis magistralement interprété.