LA PAGE DU PUBLIC 2022
Dimanche 19 juin * Luc ANTONINI
Puis la Fantaisie en fa mineur de Mozart : mon oreille attendait des sonorités mozartiennes dont j'allais être émerveillé. Eh bien non, très agréable mais...
La pièce suivante de Mendelssohn fut un bon moment
d’orgue, bien romantique, peut‑être un peu trop “tape-à-l’oreille” dans le
final.
Enfin, une belle pièce de Vierne qui, ici encore, ravira
les amateurs et qui, aux dires d’un certain facteur (d’orgues) lui fut un
délice. Tant mieux !
En conclusion, un concert qu’on ne devait pas manquer.
JP FAUQUIER
Dimanche 26 juin
* Christopher HAINSWORTH, orgue,
Nicolas PLANCHON, trompette, Dominique BOUGARD, trompette
Ce soir, le public est un peu plus fourni : c'est
l’appel des trompettes sans doute, celles de la renommée. Une bonne soixantaine
d'auditeurs. Quand le trio apparaît à la
tribune, les applaudissements sont de bon augure.
Le premier morceau, Entrée de la reine de Saba de
Haendel, est une entrée triomphale et les artistes s'en donnent à cœur joie ;
sonnez trompettes, la reine arrive !
Succès.
La cantate de JS Bach BWV 146
“Wir müssen durch viel Trübsal in das Reich Gottes eingehen” (Il
nous faut passer par bien des tribulations) ne comporte pas les
trompettes dans l’original mais Dominique Bougard les a fort bien insérées
dans la partition. Applaudissements.
Une des six sonatines KV 439b de Mozart est un agréable
moment pour orgue seul.
Ensuite, le motet “Panis angelicus”, une hymne composée par César
Franck sur un texte traditionnel de l'église catholique de
saint Thomas d’Aquin (1228-1274), avec
l’adjonction des trompettes. Bien enlevé.
Suit la Sérénade de Schubert - Ständchen (Le Chant du cygne).
L'orgue y joue le rôle d’intervalle entre l'intervention des trompettes qui
sonnent la
plupart du temps
fff.
Applaudissements.
De Lefébure‑Wely, une Sortie en mi bémol pour orgue. Assez agréable bien que le
style “limonaire” soit surprenant.
De Mendelssohn deux duos trompettes et orgue. MWV J 5 N° 1
Ich wollt' meine
Lieb' ergösse sich (Je voulais que mon amour se répande) et MWV J 11 N° 4
Herbstlied:
Ach, wie so chauve verhallet der Reigen (Chanson d’automne). Bien.
De C. Bodro (que je n'ai pas su trouver dans la littérature musicale) une Polka
finale de la sonate n° 12 pour orgue. Très allemand, et les cuivres s'en donnent
la peine !
Les danses hongroise 5 et 6 de Brahms, bien interprétées par
les trompettes mais toujours
fff et c’est
dommage.
Et pour conclure, le “Easy Winners” de Scott Joplin, le roi du ragtime. Un final
en "rag time two sterp", très jazzy, qui a pour but d’emporter l’adhésion
enthousiaste du
public. C’est le cas !
Deux bis (dont un Ave Maria) très appréciés. En somme, un bon concert.
JP FAUQUIER
Dimanche 3 juillet
* Adam BERNADAC, orgue,
Isabelle STIMBRE, clarinette, Nicolas STIMBRE, clarinette
Un public relativement nombreux, les deux clarinettistes
sont des “locaux", mais il est vrai aussi que les concerts orgue et un ou deux
instruments attirent. Avant le concert, les artistes descendent dans le temple
et présentent les divers types de clarinettes. On apprécie la pédagogie.
La première pièce de Mendelssohn-Bartholdi est très
bien enlevée : des roulades descendantes et montantes des clarinettes dans cet
allegro-vivace- adagio, avec une alternance de duos entre les clarinettes seules
puis avec l'orgue du meilleur effet. Un finale allegro assai. Très bien.
De Saint-Saëns, rien à dire sinon que ce fut une pièce
fort brève et c’est dommage car il n’y a que deux pièces pour orgue seul dans
tout le programme. Attendons Widor…
De Graupner l’impression générale est la tristesse, la
mélancolie. La technique est excellente, mais l’adagio “lento assai” me plonge
dans un paysage gris. Il faudra que je trouve d’autres interprétations de ce
compositeur…
Ravel, trois pièces tirées de “Ma mère l’oye” : beau,
très beau. Merci.
La Bacana de Cavallini (Ernesto, ne pas confondre… il y
a aussi Emilio) démarre par une envolée dans une farandole bien gaie, leste avec des variations de
rythme (est-ce une mazurka ?) du plus bel effet. J’ai, à moment donné,
l’impression d’assister au film “Le parrain”….
Le “Trio” de Saint-Saëns n’évoque pas grand-chose chez
moi…
Ah, voici la “Toccata” de Widor: l’attaque est
brillante, endiablée mais trop longue, le volume, le tempo donnent envie
d’entendre autre chose. Un peu lassant.
Pour finir, la “Tarantella” de Saint-Saëns, au départ
doux, lent, mystérieux, puis les clarinettes entrent, le thème se dessine, la
danse se devine. Ensuite, une valse ? non, on revient à la danse de Tarente et
on fredonne (dans la tête) la danza de Rossini. Bon final, bon concert dans
l'ensemble. Mais j’aurais bien aimé entendre l'orgue seul une troisième fois.
Merci aux artistes.
JP FAUQUIER
Dimanche 10 juillet * Philippe
LEFEBVRE, orgue,
Hommage à Jean-Claude RAYNAUD
On nous l'avait annoncé, un concert donné par un des
plus grands organistes actuels. Qu'en sera-t-il ? Avant le concert le président
Dautry, l'organiste et la fille de Jean-Claude Raynaud nous expliquent pourquoi
cet hommage : monsieur Raynaud avait des attaches à Aulas et lors du concert
privé, réservé aux adhérents le 3 septembre 2003, il avait joué en compagnie de
Caroline Pelon (soprano) et de François Dautry (violoncelle).
Buxtehude : une grande agilité au clavier, et une
musique qui coule, s'écoule lente et tranquille. Bien.
Pour le choral de Bach l'attaque est douce et calme, les registres sont bien adaptés ; il n’empêche que je juge ce passage un peu trop soporifique. Mais bon, je suis moi...
Mais pour la "Fantaisie chromatique" l'organiste a
choisi une entrée vivace assai, avec des montées et des descentes chromatiques
justement en écho. C'est magnifique. Quelle dextérité, quel doigté ! La liaison
avec la fugue se fait naturellement. Bravo, bravissimo !
La sonate de Mendelssohn est un ilot de beauté. Déjà
fini ?
Olivier Messiaen me fait toujours craindre les
excentricités (parfois) de ces compositeurs contemporains que je n'apprécie pas.
D’autant que l'intitulé (Joie et clarté des
corps glorieux) ne m'encourage pas.
Bon. Je vois bien l'alternance descriptif/méditatif, l'intériorité, mais non
vraiment. Par contre, en ce qui concerne la technique organistique, rien à dire,
ou plutôt si : quel artiste !
JP FAUQUIER
Samedi 3 septembre * Thomas
OSPITAL, orgue,
On l’attendait, le public est fourni, environ une
centaine de personnes, malgré la pluie. Toujours aussi juvénile, agile,
enthousiaste, Thomas s’installe et après une présentation de Michel Dautry qui
nous annonce sa décision de quitter sa fonction de président et après une
intervention de François Pelon, vice-président, qui le remercie pour son
activité et même parfois sa fougue dans la direction de l’AOTV, le concert
commence.
Le programme est classique avec deux apparitions
contemporaines, Loïc Maillé et une improvisation de Thomas Ospital.
Le
"Prélude et fugue en la mineur" est parfait, tout y est, au clavier les mains
volent, au pédalier les pieds s’activent, les registres sont choisis avec soin,
des gammes crescendo et decrescendo du
pp au
f, jamais à
contrecourant. Quelle agilité, quel doigté. Magnifique.
Des
extraits du "Livre d’orgue" de Pierre Du Mage, auteur que je n’ai jamais entendu
jouer. Style de musique bien différent du Bach savant et sage, un "Plein-jeu"
lento e solenne, un "Récit de Tierce en taille", lento
adagio, un "Basse et Trompette" gai et sautillant, un "Récit" à la flûte,
qui démarre
ppp et reste
pp tout du long, un
"Duo" allegro e vivace, un "Grand jeu" qui s’ouvre en fanfare,
fff, au clavier de
la nervosité, un allegro vivace qui s’achève sur un finale
époustouflant. Je ne regrette pas d’avoir découvert Pierre Du Mage !
La
"Pastorale" de Bach qui suit démarre
ppp, registre de
flûte et de musette, toujours
p,
puis andante et enfin gai et enjoué : tout ceci coule de source, on se
laisse porter, le finale decrescendo est
ppp, on rêve.
Merci !
La "Fantaisie sur BACH" de Loïc Maillé, c’est la musique
contemporaine que je ne supporte pas, je m’y perds, je ne comprends pas, je ne
vois rien et je suis navré. Certains y trouvent un plaisir extrême…
"La sonate en trio de Bach", l’allegro moderato
au clavier et au pédalier est gai et enjoué, l’adagio est doux et
calme, l’allegro final est un véritable allegro fugué.
Parfait.
"La Danse des Sauvages" de Rameau : on fredonne le thème
dans la tête, on entend l’orchestre baroque, on imagine la danse des Sauvages,
surtout lorsque Thomas attaque sauvagement, ainsi que pour le final. On
(re)découvre l’Amérique de la Renaissance.
Enfin, enfin, le moment que je redoute, l’improvisation.
Eh bien non, j’ai été pris, je me suis retrouvé dans une grotte où des gouttes
d’eau tombent et jouent un concert de métallophone et fabriquent des
stalactites ! Et l'orgue continue à me promener de ci de là... un régal ! Cette improvisation de Thomas est tout à fait agréable, pas du
tout agressive comme nombre d’improvisations que nous avons entendues ici. Merci
cher ami !
Cher ami… Vous qui – je ne l’aurais pas cru après vos
deux premières prestations ici au Vigan – vous qui manifestement évoluez
positivement, dont la gestuelle trahit la sûreté, la certitude de bien faire,
dont les mains s’envolent souvent au‑dessus du clavier et après quelque
pirouette, donnant le tempo du passage, s’abattent brusquement pour
attaquer une montée de gamme éblouissante, vous qui jouez parfois des claquettes
avec les pieds sur le pédalier, vous allez nous étonner encore et encore… si
vous avez le temps de revenir chez nous !
En résumé, un très beau concert qui clôt agréablement
notre grande saison d’anniversaire des vingt ans de l’orgue.
JP FAUQUIER