Pour revenir au site, fermez cette fenêtre

Dimanche 7juillet 2013

Jean-Pierre LECAUDEY

Johann Sebastian BACH (1685-1750)
La France, l'Italie

 

Concerto en la mineur d'après VIVALDI, BWV 593 . Allegro. Adagio. Allegro

Fantaisie en sol majeur BWV 572 Très vitement Gravement Lentement

Concerto en ré mineur d'après VIVALDI, BWV 596 Allegro Largo Allegro

Prélude en mi b majeur BWV 552/1

1ère Sonate en trio BWV 525 Allegro Adagio Allegro

Chorals « Wir glauben all' an einen Gott » BWV 680 et 681

Fugue en mi b majeur BWV 552/2

 

J. S. BACH, La France, L'Italie

Johann Sebastian BACH a réalisé au XVIIIe siècle une synthèse des styles européens, notamment français, italien et allemand (du sud et du nord). Héritier d'une longue tradition remontant à SWEELINCK, il portera nombre de formes musicales à leur apogée. L'ouverture à la française (magnifiée par LULLY) se retrouve fréquemment. Le grand Prélude en mi bémol est illustration parfaite de l'assimilation d'un style en se l'appropriant et non pas en l'imitant.

En effet si le rythme pointé si caractéristique est clairement le moteur de ce premier thème, BACH en précise très clairement les contours à l'aide de liaisons interdisant de jouer carrément surpointé, comme on le ferait naturellement dans le style français. Dans la version manualité du choral « Wir glauben », ce style est encore plus prégnant.

BACH admirait beaucoup le style concertant italien et notamment VIVALDI. Ses transcriptions pour orgue de deux des plus beaux exemples du compositeur vénitien en attestent. Il s'agit là de véritables compositions pour orgue, tant la lettre diffère afin de faire sonner au mieux l'instrument à tuyaux dans un exercice particulièrement périlleux. Les trouvailles techniques pour s'approcher au plus près de la vivacité des cordes, sont impressionnantes et c'est dans ces pages qu'on mesure la virtuosité légendaire de l'organiste allemand.

Enfin, dans la Fantaisie en sol majeur, BACH imite le Grand Plein-jeu à la française, première pièce d'orgue des hymnes ou des suites dans lesquelles sont présentées en Taille et en valeur longue les notes du Kyrie, Gloria, Sanctus ou autres. La différence, c'est qu'ici BACH introduit un contrepoint serré à cinq voix et développe le petit prélude français vers une œuvre de grande dimension. Beaucoup de commentateurs s'accordent pour dire qu'il s'agit ici de l'évocation des trois âges de la vie, la jeunesse, l'âge mur et la vieillesse.

J. P. LECAUDEY